Dismal
Miele Del Salice
.:: 2007 :: SPV / Audioglobe ::.
>> Style >> gothic atmospherique
Imaginez le fruit de l'union contre-nature associant Arcturus, Dark Sanctuary et Danny Elfman... Et bien Dismal, c'est un peu ça.
Du premier, on retiendra une volonté de sortir des chemins battus. Du second, on reprendra les véléités orchestrales romantiques et mélancoliques. Du troisième...
Si "La Conversion Di Shani" ouvre l'album de manière forte agréable sur des sonorités world et atmosphériques qui ne sont pas sans rappeler Rajna, "Malia" nous offre une vision plus représentative de ce qui est l'essence de ce "Miele Dal Salice".
Boîte à musique quasi-omniprésente, pianos, pizzicati de violons, le tout débouchant sur une ambiance "haloweenesque" très prononcée. Pas de doute possible, les italiens ont un faible pour Danny Elfman, poussant même le vice jusqu'à utiliser un sample de la b.o. de Batman 2 sur "Polvere d'Ireos". Ceux qui, comme moi, sont amateurs de l'oeuvre du compositeur attitré de Tim Burton reconnaitront sans aucun doute nombres de clins d'oeil (volontaires?) à ses différents morceaux.
Pour autant, il ne faudrait pas considérer les compositeurs de Dismal comme des plagieurs.
Leur musique demeure en fait plutôt originale. Le côté b.o. burtonesque est contrebalancé par de fréquentes rythmiques percussives et guitaristiques simples donnant un ton martial à l'ensemble. "Shiva li Neve" et ses paroles en français en est un bon exemple. Aussi, le chant essentiellement féminin, est un point intéressant de Dismal. Mêlant anglais, français, italien, samples, voix murmurées, lyriques, enjôleuses ou menaçantes, il contribue à la variété des ambiances de ce "Miele Dal Salice", qui peut ainsi se montrer alternativement doux et mélancolique voire festif puis malsain.
Cette variété ne saute pourtant pas aux oreilles de prime abord. Assez opaque lors des premières écoutes, l'album ne révèle ses qualités qu'après un certain nombre d'écoutes.
Les constructions parfois labyrinthiques, les changements mélodiques brusques et quelque peu artificiels empêchent l'immersion immédiate. On ressent également une certaine frustration devant quelques arrangements manquant d'ampleur.
Toutefois Dismal a du mérite dans son changement de style. A défaut de s'avérer indispensable et réellement mature, ce "Miele Dal Salice" se révèle être malgré tout une bonne surprise, qui prend toute sa saveur avec du temps et de l'attention. Les bases d'une seconde jeunesse pour Dismal sont en tout cas posées.